Pollution

Les microcapteurs de qualité de l’air ambiant sont-ils fiables ?

Le bon geste

Pour connaître la qualité de l’air autour de chez soi, consulter l’indice national de qualité de l’air calculé par Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA).

Les microcapteurs de la pollution de l’air

Un microcapteur est un appareil qui mesure les substances présentes dans l’air. Il s’agit d’un appareil électronique, miniaturisé et connecté à un autre appareil (smartphone), qui délivre l’information en temps réel.

Il mesure un ou plusieurs polluants (généralement les particules, le dioxyde de carbone, les composés organiques volatils et le dioxyde d’azote). Pour cela, un microcapteur est composé d’une pompe qui va aspirer l’air et l’analyser.

Pour fonctionner, il a besoin d’électricité : il est soit autonome lorsqu’il dispose d’une batterie rechargeable (comme un téléphone portable) et donc portatif, soit il est relié à une prise secteur et servira alors pour une mesure en un point fixe.

Des technologies moins fiables que les stations de mesure

En France, la qualité de l’air extérieur est mesurée par les Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) dans chaque région. Elles utilisent dans leurs stations de mesure des appareils spécifiques qui répondent à des critères exigés par l’Europe en termes d’exactitude, de stabilité et de technique de mesure.

Un microcapteur est un composant miniaturisé alors qu’une station de mesure est un laboratoire équipé de matériel de référence pour mesurer avec une haute précision différents polluants au même endroit. Les stations de mesure font l’objet de protocoles de maintenance et de calibration strictes pour garantir la qualité des données produites. À l’inverse, les technologies utilisées dans les microcapteurs sont encore émergentes et ne présentent pas de garanties de fiabilité et des biais parfois importants avec la mesure de référence peuvent encore apparaître en fonction des milieux où ils sont utilisés.

Même s’ils ne sont pas en capacité d’offrir les garanties d’un dispositif de surveillance du territoire, les microcapteurs présentent un intérêt en tant qu’outil de détection, de mesure d’appoint, de sensibilisation à la qualité de l’air.

L’évaluation des microcapteurs

Face au développement croissant de la technologie des microcapteurs, plusieurs études ont été menées afin de comparer leurs résultats avec ceux des appareils de référence.

L’essai du Laboratoire central de Surveillance de la Qualité de l’Air (LCSQA) en 2018 a conclu qu’aucun dispositif testé ne respecte les objectifs de qualité de données des directives européennes pour les mesures en sites fixes, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas être utilisés à la place des appareils classiques pour réaliser la surveillance de la qualité de l’air faite par les AASQA. Cependant, certains appareils donnent des résultats satisfaisants pour une mesure indicative des particules PM2,5. Ils ne sont pas rigoureusement exacts mais ont une bonne précision et une faible variabilité. L’étude montre aussi que les appareils multipolluants affichent de moins bons résultats que ceux ne mesurant qu’un polluant.

Parallèlement, l’association Airparif a lancé depuis 4 ans le “Challenge microcapteurs” qui vise à fournir une évaluation indépendante des performances des microcapteurs, dans des conditions réelles d’utilisation, afin d’aider les utilisateurs potentiels à sélectionner les meilleurs appareils, tout en favorisant l’innovation.